Beowulf,
édition et traduction d'André Crépin.- Paris
: Le Livre de Poche, Lettres Gothiques, 2007.- p. 256 p.
L'Ouvrage
: Poème en vieil anglais des environs de l'an mil,
Beowulf est le plus ancien long poème héroïque
qui nous soit parvenu intégralement dans une langue européenne
autre que le latin. Il s'inscrit peut-être dans une tradition
beaucoup plus ancienne encore, puisque Beowulf est présenté
comme le neveu d'un chef scandinave dont la mort vers 520 est
historiquement attestée.
Prince modèle, fidèle
à ses souverains et à ses engagements, il affronte
des forces mauvaises, ogres et dragons. Il meurt, à la
fois victime et vainqueur du dragon, en protecteur de son peuple.
La société décrite, et vérifiée
par l'archéologie, est païenne, mais le poème
est chrétien.
La célébration en
anglais d'un héros scandinave, l'éloge d'un prince
païen par un poète chrétien, le mélange
de fabuleux et d'historique, l'entrelacement des épisodes,
le style délibérément traditionnel expliquent
la fascination exercée parce chef-d'uvre. Depuis
que sa valeur littéraire a été reconnue au
XIXe siècle et sa leçon de courage réaffirmée
en 1936 par Tolkien, l'auteur du Seigneur des anneaux, les médias,
surtout anglo-saxons, ne cessent de l'exploiter. Ce volume, qui
donne à la fois le texte original et une traduction nouvelle
d'André Crépin, permet au public francophone de
le découvrir.
L'avis des Riches heures :
Une fois n'est pas coutume, nous traversons la Manche pour vous
présenter l'un des monuments majeurs de la littérature
européenne, à l'instar du Roland des Francs ou du
Siegfried germanique. Entre les vers du Beowulf s'engouffre un
souffle épique emportant le lecteur au loin, vers un monde
peuplé de héros, de dragons et d'ogres féroces.
Maltraitée par le cinéma, du médiocre La
Légende de Beowulf de Robert Zemeckis au catastrophique
Beowulf de Graham Baker avec Christophe Lambert, la légende
véritable peut être ici découverte pour une
simple poignée d'euros. Magique !